La rencontre des vagues à l'âme

A cette attente de la Vie,

A cette envie de Vivre.

Chère vous,

A nouveau, je ne saurai expliquer les larmes qui me viennent à la lecture de votre mot. A la lecture de vos paroles, de cette même bienveillance que j'avais ressenti en vous rencontrant. Il est de ces choses tellement irrationnelles, tellement inexplicables, délicates, fragiles. Ces vagues à l'âme, ça recommence comme si, sans que je ne veuille l'admettre, vous peigniez une jeune femme que je ne reconnaissais pas. Une jeune femme qui ne s'avoue pas, une jeune femme qui a eu mal, une jeune femme qui a pourtant tant de lumière à offrir aux autres, à offrir au monde, à s'offrir.

Ce que je ne veux pas voir en moi, vous le voyez. Vous voyez la jeune femme fragile et forte à la fois quand je ne vois que les larmes et la douleur. Grandir, c'est dur, mais c'est la vie. Cicatriser de ce qu'on n'aurait pas dû voir, pas dû entendre, pas dû subir, c'est douloureux. C'est la Vie et je la déteste pour m'avoir choisi ce chemin.

Une fois de plus, je ne l'explique pas. Cette aura d'amour et de bienveillance qui vous entoure, cette délicatesse et cette douceur et cette tendresse dont vous avez su faire preuve à mon égard c'est, comme vous le dites si bien, comme si j'en avais besoin. Comme si j'avais besoin de voir le monde en couleurs quand je ne l'ai, trop longtemps, vu qu'en noir et blanc.

Alors merci pour ces vagues à l'âme. Ces mots que vous m'avez offert, cette tendresse que vous m'avez donnée, ces larmes que vous avez provoquées. Larmes de bonheur, larmes du monde, larmes de la Vie. Je ne suis pas sûre d'avoir une place dans ce monde. On a tous des points de repères, une existence dotée d'un sens, une mission, un rêve. Je n'ai rien de tout ça. J'aime ma famille, c'est mon battement de cœur. Mais mon existence n'a pas de sens, je ne sais pas lui en donner. Je n'ai pas le courage. Je n'ai pas de mission, je n'apporte rien, si ce n'est un sourire, un rire, une lumière chez les autres. Je vis pour les autres. Je ferai tout pour les faire sourire, les faire rire, leur faire oublier le monde ne serait-ce que quelques instants. Et puis, je n'ai pas de rêve. Rien n'anime mon âme au réveil, rien ne vient l'éveiller, la faire vibrer de bonheur. Elle respire, c'est tout. Elle est vide. Si grandir signifie donner un sens à sa vie, à son âme, trouver sa voie, réaliser ses rêves et aimer ce battement de cœur, alors dites-moi. Dites-moi pourquoi je ne coche pas une seule de ces cases. Même les autres, s'ils sont perdus, peuvent s'accrocher à un bout de ce qu'ils sont. Moi, rien ne me raccroche à rien. Ce n'est pas une plainte, mais une demande à la Vie. Pourquoi, alors que j'ai cette lumière dont vous parlez si bien, pourquoi je n'ai nulle part où la poser, personne à qui l'offrir. C'est dur. De voir les autres grandir, changer, trouver leur voie. Et c'est dur de rester sur le côté. La Vie me fait emprunter ce chemin caché et sinueux quand les autres marchent sur ce sentier bordé de fleurs. Moi aussi, je veux un sentier de fleurs. Moi aussi, je veux vibrer pour quelque chose, pour quelqu'un. Je ne suis pas désespérée. J'espère juste que la Vie ne m'oublie pas.

Parce que je le mérite. Je crois que je mérite de goûter à ce bonheur que ne fais que contempler de loin. Je parle aux étoiles. Je leur conte mon cœur et elles me réchauffent de leur douce lumière. Je veux cette lumière éclatante. Elle doit venir de moi, vous me l'avez dit et je le sais. Mais vous m'avez aussi invitée à me laisser porter par la Vie parce qu'elle me promet de belles choses. Ces belles choses, je les attends.

Pulsion vivre. Le titre de vos fragments autobiographiques. Je veux vivre. Je ressens la Vie battre en moi, je la ressens d'une telle force qu'elle m'effraie. Mais qu'en faire ?

Ces questions, ces doutes, je les embrasse. Ne pas emprunter le même chemin que tout le monde, j'en suis reconnaissante. Que la Vie m'invite à prendre mon temps, j'en suis reconnaissante. J'attends mais, en attendant, je profite. Je profite du calme, de la vie, de cet amour qu'on me donne et que je donne.

Alors merci. Merci pour ces vagues à l'âme.